Top 2017 – Reno – Albums

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Et voici mesdames et messieurs, sans plus attendre, mes 15 albums préférés de 2017, et ce dans leur ordre le plus alphabétique car lorsque les terroristes nous aurons tout pris, l’alphabet sera tout ce qu’il nous restera. L’alphabet et les frites. Ils ne parviendront pas à prendre nos frites

Alvvays – Antisocialites

J’avais beaucoup aimé leur premier album il y a deux ans mais celui-ci le surpasse. Aucune chanson ici n’atteint la perfection pop et la gratification l’instantanée d’un « Archie, Marry-Me » mais on a droit à une succession de petites perles entêtantes de nostalgie. La première écoute passe inaperçue mais on se prend à y revenir constamment, et au final ce fut un des albums que j’ai le plus écouté en 2017. « Dreams Tonight » est parfaite dans son style retro rêveur et son clip ou on y voit le groupe incruste dans les images d’archives de l’expo universelle 1967 de Montréal est un petit bijou. On peut reprocher au groupe d’abuser de la même formule mais ils parviennent à rester du bon côté de la nostalgie. Seul bémol, je me serais passé de « Lollipop » qui rappelle plus les mauvais groupes 60s manufacturés pour adolescents.

Cloud Nothings – Life Without Sound

« Life without sound » c’est un peu l’album gueule de bois après « Here and Nowhere Else » (cfr best-of 2014).  La ou son prédécesseur enchainait les hits indie-punk à un rythme effréné, ici on est dans la réflexion la gerbe aux lèvres dès la première chanson. La crise d’adolescence se termine (même si le ton faux rebelle nerd du chanteur est toujours bien présent) et on se pose des questions sur l’avenir (« I want a life, that’s all I need lately »). Mais on continue à boire des bières en beuglant. Et ça c’est cool.

Emily Haines & The Soft Skeleton – Choir of the Mind

Cet album aurait pu sortir en 2007, l’année après « Knives don’t Have your back ». C’est dans son exact lignée. Sauf que ça lui aura pris 10 ans à faire cette suite. Je pensais que Emily Haines était a jamais perdue a Metric, son groupe de rock badaud, résolument beige, mais elle nous a sorti cette année un nouvel album solo surprise. En l’écoutant, c’est a se demander ce qu’elle fou avec eux tellement sa production solo est supérieure. Le disque est truffé de ballades au pianos, dérivant dans des séquences électro entrainées par des boites à rythmes ou elle peut superpose sa voix râpeuse.  Franchement, Mimile (Tu permets que je t’appelle Mimile?), lache ces relous de Metric..

Faber – Wem du’s heute kannst Besorgen

Faber c’est mon groupe germanophone de l’année, de loin. Je dis germanophone parce qu’il n’est pas allemand mais Suisse. Quand j’y pense, je ne suis pas sur de pouvoir nommer un autre artiste suisse allemand. La vache milka peut-être. Mais c’est peut-être raciste ça. Je dis de loin car les autres albums allemands que j’ai écoutés cette année (mon petit péché mignon) ne m’ont absolument rien fait – les allemands semblent beaucoup apprécier l’électro hip hop second degré ces temps-ci. Hermétique. Mais voilà, celui-ci est un petit bijou. Instrumentation de fanfare aux teintes gitanes (cote Beirut) ou bien valses au piano accompagnée de sa voix cassée. J’y entends même des cote Cohen dans le chanté-parlé (« Lass mich nicht Los »). Les textes et les clips sont bourrés d’humour outsider en plus. Je conseille fortement même si on n’a pas forcement d’affinités avec la langue.

Grandaddy – Last Place

Grandaddy c’est comme une paire de vieille pantoufle qu’on n’a plus mis depuis longtemps. On les retrouve par hasard, on n’y pensait plus. Elles rappellent de bon souvenir mais bon, les tissus écossais c’est plus très mode. On les regarde de loin et sans trop y penser on les réessaye. Puis on s’y sent bien. Très bien même. Ils n’ont pas changé. Nappes de synthés, mélodies sifflotantes, contes humoristiques sur l’aliénation (« Way we won’t » raconte l’histoire d’un mec qui emménage sur le toit d’un strip-mall. « Cinnamon smells and holiday sales, why would we ever move? ») et la voix de Jason Lytle qui n’a pas changé non plus. Malheureusement leur retour triomphal a été endeuille par la mort de leur bassiste, j’espère tout de même qu’ils continueront sur cette belle lancée..

Idles – Brutalism

Mon album couillu de l’année. Simple, cru, vulgaire, bruyant, en colère, intelligent, marrant, viscéral. Du punk anglais pur jus a slogans (« The best way to scare a Tory is to read and get rich!”). Le meilleur “Mother… Fucker…” depuis “Killing in the name of”. Simplement parfait dans son style. Hâte de gueuler avec eux a un concert un de ces jours.

Jean-Michel Blais & CFCF – Two Mirrors

Jean-Michel avait place « Il » dans mon top albums l’an passé. Un album de piano solo dans la lignée directe de Philip Glass (dont il a repris la chanson d’ouverture de « Glassworks » a un récent concert auquel j’ai pu assister). Il revient ici avec une collaboration avec CFCF (que je ne connais pas vraiment) qui me semble être la suite logique de « Il ». Musique méditative, virevoltant constamment entre le sublime et l’ascenseur, parfois simultanément.

John Maus – Screen Memories

Une voix grave et distante enterrée sous les sons électroniques de claviers 80s. Des mots répétés sans cesse comme des mantras sans queue ni tête. Une des performances scéniques les plus physique que j’aie vu. Le gars crie, hurle, grogne, cours, agite ses bras comme de desespoir, est pris de balancements autistiques, tape sa tête avec son micro, semble accoucher de sa musique dans la douleur… pour finir avec un grand sourire et un petit « thank you » apres sa chanson. Je l’avais rate il y a 7ans, et vu ses activités parallèles (doctorat en philosophie, actif dans le domaine) je ne pensais pas le revoir un jour. Unique.

Kendrick Lamar – Damn

Honnêtement je ne peux pas dire grand-chose qui n’ait été dit et redit. Musicalement « To Pimp a Butterfly » était supérieur mais les textes ici sont excellents et la narration circulaire de l’opus impressionnante. Après trois albums de ce niveau (en plus d’une collection de chansons abandonnées qui feraient les choux gras de la plupart des artistes) j’espère qu’il pourra maintenir le cap. Un des rares qui parvient a combiner un succès populaire avec un succès artistique total.

Mount Kimbie – Love What Survives

Novice total en ce qui concerne Mount Kimbie (que je connaissais de nom ainsi que pour sa pochette avec le gros cul) j’ai été attiré a cet album pour les deux collaborations avec James Blake. Ils évoluent dans cette même sphère qu’occupent les Nicolas Jaar, Burial et Blake, spécialistes de la création d’ambiances sonores électroniques, avec un soucis permanent de la production, insérant regulierement quelques lignes mélodiques pour attirer le chaland. Tout ici est excellent. King Krule y fait aussi une apparition.

Neil Young – Hitchhiker

Hitchhiker a été enregistré en 1976, époque Zuma, tout seul en une soirée. Purement acoustique. Puis il l’a laissé macérer 41 ans avant de le sortir. Enfin, pas complètement puisque certaines des chansons sont sorties dans d’autres versions réenregistrées avec Crazy Horse dans les années qui ont suivi (trois ont fini sur « Rust Never Sleeps »). Reste qu’à cette époque Neil Young était à l’un de ses pics et qu’on se demande pourquoi il a attendu aussi longtemps sans raison apparente. Je ne pense pas que le vieux Neil va se trouver un nouveau public avec ce disque, mais pour ses fans c’est de l’or en barres.

Queens of the Stone Age – Vilains

DUn bon Queens dans la lignée de « Like Clockwork ». Mark Ronson a la production, bon, on aurait pu mieux faire. Tant pis si Josh Homme est un gros méchant qui donne des coups de pieds aux photographes. Ça fait peut-être de moi un horrible mais ça m’a un peu fait marrer quand même. Il a ses humeurs et ses problèmes. Et ses procès au cul j’imagine (mérités).

Sampha – Process

Mélange habile de soul, hip hop et électro, un de mes « nouveaux artistes » préférés de cette année 2017. « No one knows me like the piano » (in my mother’s home) est une des plus belles ballades de l’année, de loin, et “Blood on Me” fait bouger les culs. Que demande le peuple.

Wolf Parade – Cry Cry Cry

Que serait une année musicale sans un album de Spencer Krug ou Dan Boeckner dans mon top ? Un échec, ça je vous le dit! Alors un album des deux ensemble, réunis dans un Wolf Parade comme aux premiers jours, et le tout avec une joie de vivre contagieuse et bien ça c’est une bonne année. Je les aime tellement ces deux-là que ca me fait extrêmement plaisir de les voir relancer cette vieille machine, repartir en tournée pour les bonnes raisons. On parle pas de faire du cash ici. Ils pondent un nouvel album qui rivalise facilement avec le Wolf Parade 2004-2007 et jouent sur scène comme des machines de guerre, rodes qu’ils sont par leurs expériences respectives. Mon seul reproche c’est d’avoir fait l’impasse sur Montréal pour l’instant, leur berceau, mais ils ont promis de passer en 2018. Et j’y serai. Prêt a marmonner les paroles de « Lazarus Online » et à lever mon poing sur le cuivres de « Baby Blue » qui promet d’être une tuerie en live.

Resistance Radio – The Man in the High Castle OST

Plus ou moins a égalité avec Alvvays pour le nombre d’écoute en 2017 vient cette compilation orchestrée par Danger Mouse pour la bande son de la série « The Man in the High Castle » (Saison 1 commence bien, fini mal, saison 2 pas mal). Il a reçu le mandat d’enregistrer des reprises de chansons parues avant les années 1960 (date a laquelle se passe la série). Résultat il invite ses amis (Sharon Van Etten, Beck, MGMT, Grandaddy, Norah Jones, Angel Olsen, Shins, Kiwanuka,…) a reprendre des classiques (End of the world, Unchained Melody, Love Hurts, etc) sur ses pistes instrumentales. Tout n’est pas d’une originalité folle, mais ca fonctionne a merveille et s’écoute et se réécoute avec beaucoup de plaisir. Un nouveau classique pour les diners entre amis (ca tombe bien, Norah Jones est dessus).

Reno
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