Top 2014 – Reno – Albums

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Jimmy Hunt – Maladie D’amour

Je triche un petit peu car cet album est sorti fin 2013 au QC, mais en 2014 partout ailleurs. Il a pas mal rythme mon debut d’annee et on a eu la chance de voir, ce bon vieux Jimmy, pour un beau concert exterieur de Fevrier a Montreal en Lumiere, par une belle soiree a -20. Sa musique et ses textes oscillent entre le chansonnier et le psychedelique, de la ritournelle (Don’t le me go) a la piece abstraite (Antilope), tour a tour inquietant (Stalker sur “devant chez-toi”) ou mieleux (Au dessus du Monde). Et puis il y a “Marie Marthe”, cette vieille conne. Mon album quebecois francophone prefere, detronant Avec Pas d’Casque.

Rodrigo Amarante – Cavalo
Rodrigo m’a fait fort impression en premiere partie d’un concert de Devendra Banhart il y a 1 ou 2 ans. Tout seul avec sa guitare, interpretant des chansons en portugais (du bresil). Des histoires de football et de carnaval sans doute. Il n’avait rien a refourguer a l’epoque mais a parle d’un album imminent, que j’attendais donc avec impatience. J’etais un petit peu decu au debut, ne retrouvant pas l’energie et la vie qu’il avait sur scene, mais apres quelques ecoutes je me suis laisser seduire par les rythmes bossa bresiliens lents, le melange des langues (portugais, anglais, francais), le jeu de guitare faussement simple, l’ambiance decontractee. Bon album de dimanche matin.

Wytches – Annabel Dream Reader
Attention, couilles et cuir. Amateurs de duvet retournez ecouter Rodrigo et Jimmy, ici ca sent le lendemain de TD a la Jefke. Ils doivent avoir 17-18 ans et ne sont pas encore tout a fait certains de ce qu’ils font (pour preuve un concert que j’ai vu dans une salle de repete a Montreal) mais il y a deja quelque chose. J’aime bien leur son rugueux, tantot Stooges tantot Sabbath tantot les moments les plus lourds de NIrvana, les cris, l’ambiance acide, les guitares noyees. Rien de nouveau mais c’est bien execute.

Cloud Nothings – Here and Nowhere Else
Leur precedent album “Attack on Memory” avait des bons morceaux mais ne m’avait pas titille plus que ca donc c’est sans attentes que j’ai jete une oreille distraite sur ce disque… et en fait, il est fabuleux. Du punk-rock melodique du debut a la fin, aucune piste a jeter. Je sais pas quel a ete le declic. Peut-etre la maniere dont il hurle le refrain de plus en plus fort sur “No Thoughts” ou compose une chanson complete sur base d’a peine 5 phrases repetees jusqu’a l’obsession (“Giving into seeing”). Et puis il y a le morceau final, “I’m not part of Me”, qui partage les etat d’ames d’un punk vieillissant avec une elegance que Green Day n’atteindra jamais.

Ought – More than any other Day
Le meilleur concert qu’il m’ait ete donne de voir en 2014. Un chanteur a mi chemin entre Jarvis Cocker et David Byrne et des guitares qui rappellent Marquee Moon. Les textes intelligents chantes-parles ont un cote pince sans rire prononce dans leur maniere d’aborder des banalites (” I am prepared to make the decision between 2% and whole milk”) et peuvent aussi lever les foules, notamment le “wanted! wanted! wanted!” a la fin de Gemini, imparable en concert. La ou ils excellent particulierement c’est dans les changements de rythmes. Ils ont un sens du timing incroyable pour alterner les moments tres lents et tres energiques. Couple a un chanteur qui y met ses tripes, ca coche toutes les bonnes cases pour moi.

Protomartyr – Under Color of Official Right
Dans une annee ou il n’y a pas de nouveau Nick Cave, il faut bien trouver de quoi combler le manque et Protomartyr fait le boulot en ce qui me concerne. Voix profonde et nonchalante tres en avant, un son surtout porte par la basse avec une guitare saccadee tantot Gang of Four tantot Stooges. Les chansons ne font souvent pas beaucoup plus de deux minutes, plus dans l’agression frontale que dans une structure couplet/refrain. Une ecoute complete de la’lbum peut se reveler fatiguante et j’ai du mal a les imaginer beaucoup varier la formule sur un 2e album mais en attendant je profite bien de celui-ci.

Sun Kil Moon – Benji
Beaucoup de choses ont ete dites sur ce disque cette annee, je n’ai honnetenement pas grand chose a ajouter. Des textes deprimants, principalement sur la mort, mais une maniere assez unique de parler du banal et du pathetique sans jamais se moquer de ses personnages. J’ai l’impression qu’il pourrait ecrire une chanson merveilleuse sur un mec qui se fait des oeufs le matin. Bien sur ce serait la recette de sa mere decedee et le dessin des blancs d’oeufs lui rappellerait le visage d’une ex et pendant qu’il cuit il entendrait le voisin frapper son clebard aboyant avec un journal. Je vais peut-etre lui envoyer ce scenario en fait.

Fat White Family – Champagne Holocaust
“Bomb Disneyland”, “Is it Raining in your Mouth ?”, “Special Ape”, rien qu’a lire les titres des chansons on a deja plus ou moins compris. Cet album est un joyeux bordel. Musicalement ce n’est pas toujours incroyable, et parfois l’idee est meilleure que l’execution, mais souvent ca marche. Ces anglais font une sorte de fuzz-rock sans pretention avec une voix souvent distante, a grands renfort d’instruments irritants, carillons, tambourins, kazoo et cris. Il y a un cote Moldy Peaches dans l’amateurisme inspire et le je m’en foutisme controle qui me plait beaucoup. A voir absolument en concert… Il parait en tout cas, vu qu’ils ont annule leur prestation Montrealaise, en toute logique en fait.

et pour Sylvain :

Tops – Picture you Staring
Les plus assidus a mes tops de fin d’annee se souviendront que Tops figuraient deja a mon plamares 2012 avec leur album precedent “Tender Opposites”. A l’epoque j’en disais: “Petites chansons sucrées nappées de synthé d’un petit groupe Montréalais. 20 ans tout au plus, une chanteuse à croquer et un guitariste à frapper. Je n’en pensais pas grand chose au début (mis à part leur chanteuse, miam)” … Force est de constater que pas grand chose n’a change en deux ans, leur guitariste est toujours une tete a claque, la chanteuse a toujours un cote assez sexy, mais leurs chansons sont plus rafinees et en fait meilleures que sur leur 1er album. S’ils pouvaient juste passer moins de temps a travailler leur image de surcools branleurs Montrealais… En tapant ce texte je me suis repasse un de leur clip, et il me semble que Mac Demarco flashe ses couilles a un moment. Genial.

Ty Segall – Manipulator
J’adore Ty Segall et j’adore aller aux concerts de Ty Segall, ca me rappelle les gros pogos de flamouch du pukkelpop. Cette annee j’ai meme vu un mec sauter du balcon (au 1er etage) pendant le concert. J’aime bien mettre Ty Segall tres fort dans mon salon pendant que je me fais une petite tisane. J’aime bien mettre Ty Segall pas tres fort dans mon bureau pendant que je bosse. J’aime bien faire du crow-surf au concert de Ty Segall. En plus son dernier album est super, gros cote T-Rex par moments, ca change de son album precedant qui etait tres folk. L’avantage avec Ty Segall c’est que si on aime pas un album c’est pas grave, il y en aura un autre. Juste pour rire j’ai ete sur sa page wikipedia pour compter : 9 albums +- a son nom, des lives, deux compiles de singles, 5-6 avec d’autres groupes, sans compter tous les EPs, 7″ et guest en tout genre sur d’autres disques. Et il a 27ans.

Liars – Mess
Ca fait du bien un bon Liars. J’avais beaucoup aime Wixiw, plus calme et dans des ambiances electros, mais je ne peux pas dire que je l’ai beaucoup reecoute depuis sa sortie. Le single a donne le ton avant la parution de celui-ci, ca allait gueuler et ca allait pulser. Et pulser ca fit. Ambiance limite Prodigy sur certaines chansons, mais toujours avec ce cote Liars un peu bordelique. Ce ne sera jamais mon album de Liars prefere, mais voila un groupe qui reste toujours interessant.

Cold Specks – Neuroplasticity
Peut-etre mon album de l’annee, en tout cas celui que j’ecoute le plus au moment de la redaction de cette liste. J’avais beaucoup aime l’album precedent, pas si eloigne de ce que fait National mais avec une superbe voix soul, mais c’etait un peu trop lisse par moment. Je ne m’attendais pas du tout a un successeur de cette trempe. Beaucoup plus sombre que son predecesseur, une ambiance lourde avec des cuivres omnipresents, une rythmique qui se rapproche plus du jazz, plus de hargne dans la voix, et putain meme ce vieux Michael Gira de Swans qui vient pousser la chansonette. Peu de gens foutent plus les boules que Michael Gira. La derniere minute de “Season of Doubt” est a couper le souffle, et en fait resume pas mal tout le climat de l’album quand elle termine elle murmure “I’ve got an unrelenting desire to fall apart”.

Gil Scott Heron – Nothing New
Comme le dit le titre de l’album il n’y a rien de nouveau sur ce disque, c’eut ete surprenant vu qu’il est mort (meme si nous ne sommes jamais a l’abri d’un album posthume), ce sont simplement des versions piano/voix d’anciennes chansons a lui. Petit cote “Nighthawks at the Diner” de Tom Waits. Je dois l’ecouter en cachette car Celine ne supporte pas le cote crooner piano jazz/bourbon et gache tout en chantonant des “Chabadabada bada bada” au dessus de lui. J’accepte sa critique ascerbe, mais elle a tort. C’est un album magnifique. En plus pour des gens comme moi qui ne maitrisent pas non plus sa discographie integrale c’est une belle maniere d’en decouvrir plus.

Damien Jurado – Brothers and Sisters of the Eternal Son
Ca fait des annees que des sites internets divers me suggerent d’ecouter Damien Jurado etant donne mon appreciation d’Elliott Smith, Jason Molina, Bill Callahan, etc… mais ce que j’avais entendu ne m’avait jamais vraiment accroche. Le single de cet album “Silver Timothy” m’a pour la 1ere fois donne envie d’explorer son nouvel album et ce fut une assez bonne idee. Pas un gros de coup de coeur immediat mais un album auquel je suis revenu regulierement. Trame de fond au boulot, quelques chansons pour s’endormir, quelques autres groggy le matin en allant bosser. Il passe bien. Je pense que la difference sur ce disque pour moi vient des orchestrations et de la production de Richard Swift. Google me dit que c’est lui qui avait deja realise les deux precedents mais il y a une ambiance plus reveuse ici.

Killed by DeathRock vol1
Je commence avec une tricherie et je termine avec une tricherie, mon 15e album de l’annee est une compilation de chansons datant de la fin des annees 70/debut 80. Pleins de petits groupes bizarres qui ne sont rien devenus mais qui ont brille les 2’30 que dure leur seul 45 tours. Le son et l’instrumentation est souvent date et on sent une forte influence Joy Division dans beaucoup de ces chansons mais la plupart sont impeccables. J’adore cette compile. Enfin un equivalent des compiles Nuggets/Pebbles pour cette periode, et le “vol1” suggere qu’il y en aura d’autres.

Reno
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